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Alucam, l'histoire d'une usine française au Cameroun
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Alors que l’industrie de l’aluminium est en plein essor au sortir de la Seconde Guerre mondiale, le groupe français Pechiney, confronté à la concurrence nord-américaine, est amené à regarder au-delà du Vieux Continent pour continuer à se développer. L’Afrique coloniale offre des ressources inexploitées et un marché de l’aluminium encore balbutiant, propres à satisfaire les besoins de croissance du secteur.
C’est dans ce contexte que Pechiney et Ugine créent la Compagnie Camerounaise d’Aluminium (Alucam) en 1954. Celle-ci est la rencontre des intérêts d’un groupe industriel en quête d’internationalisation et de l’Etat colonial français, qui souhaite adopter une nouvelle politique en Afrique en y développant des filières industrielles, au-delà de l’exploitation des matières premières. Quelques années plus tard, le Cameroun devenu indépendant, l’entreprise doit composer avec une nouvelle donne politique, et obéir à de nouvelles exigences gouvernementales.
Alucam illustre les enjeux liés aux investissements occidentaux dans les pays africains en contexte colonial, puis post-colonial, et leurs impacts, positifs ou négatifs, sur les économies et sociétés locales.
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Un investissement d’envergure dans le Cameroun colonial
Inaugurée en 1957, trois ans après le démarrage du chantier de construction, l’usine d’Édéa représente un investissement de 9,125 milliards de Francs CFA, partagé entre Pechiney et Ugine. Elle propulse le Cameroun au rang de premier pays producteur d’aluminium en Afrique et transforme une brousse en cité industrielle. -
Logique internationale et développement local : un compromis politique dans le Cameroun indépendant
La logique d’internationalisation qui prévaut à la fondation d’Alucam est atténuée après l’accession du Cameroun à l’Indépendance en 1960. Le gouvernement camerounais cherche à faire de l’entreprise un fer de lance du développement industriel local. C’est grâce à l’accord des actionnaires pour créer une industrie de transformation de l’aluminium qu’Alucam conserve sous la présidence d’Ahmadou Ahidjo les avantages acquis en période coloniale. -
Alucam, entre engagement social et négligences environnementales
Inspirée du modèle en vigueur dans les usines européennes de Pechiney, la politique sociale d’Alucam apparaît plus complète et volontariste, du fait de la rareté des infrastructures préexistantes. De ce fait, l’entreprise est pionnière en Afrique pour son modèle social. Mais dans le contexte colonial, puis dans un pays encore peu concerné par les questions d’écologie, elle néglige son impact sur son environnement. -
Alucam aujourd’hui