| Alors que l’industrie de l’aluminium est en plein essor au sortir de la Seconde Guerre mondiale, le groupe français Pechiney, confronté à la concurrence nord-américaine, est amené à regarder au-delà du Vieux Continent pour continuer à se développer. L’Afrique coloniale offre des ressources inexploitées et un marché de l’aluminium encore balbutiant, propres à satisfaire les besoins de croissance du secteur.
C’est dans ce contexte que Pechiney et Ugine créent la Compagnie Camerounaise d’Aluminium (Alucam) en 1954. Celle-ci est la rencontre des intérêts d’un groupe industriel en quête d’internationalisation et de l’Etat colonial français, qui souhaite adopter une nouvelle politique en Afrique en y développant des filières industrielles, au-delà de l’exploitation des matières premières. Quelques années plus tard, le Cameroun devenu indépendant, l’entreprise doit composer avec une nouvelle donne politique, et obéir à de nouvelles exigences gouvernementales.
Alucam illustre les enjeux liés aux investissements occidentaux dans les pays africains en contexte colonial, puis post-colonial, et leurs impacts, positifs ou négatifs, sur les économies et sociétés locales. |